Désaccords de l'IRSN avec EDF Les spécialistes d'EDF et de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) se rencontrent régulièrement pour faire le point de leurs travaux respectifs concernant l'adaptation des centrales nucléaires au risque sismique tel qu'il existe en France. Or depuis 2003, de graves divergences opposent EDF à l'IRSN qui a montré que d'importants travaux devaient être engagés par EDF pour remettre ses centrales à niveau face au risque sismique. Ces divergences auraient dues restées confidentielles tout comme des documents internes à EDF qui révèle que pour des raisons purement financières elle refuse de mettre en œuvre les mesures nécessaires. EDF a mis en place une action de lobbying "au plus haut niveau de l'Autorité de sûreté" pour que soient écartés les documents gênants de l'IRSN. EDF a aussi recherché d'autres experts… plus complaisants… Pour EDF, la "menace" est de devoir financer les travaux. La priorité à la rentabilité au détriment de la sécurité est clairement exprimée: "Il a été décidé de défendre auprès de la DGNSR, hors du débat technique, une position ferme d’industriel" , « Il faut mobiliser stratégiquement au dessus des experts pour lever la contrainte (de se soumettre aux obligations), « Une communication de haut niveau vers la DGSNR est requise, des actions de lobbying ou contrefeu (autres experts) sont-elles possibles ?, Il faut trouver une échappatoire à cette menace (de se soumettre aux obligations), ... Des menaces très importantes apparaissent notamment sur les réacteurs de Bugey et Fessenheim ». Dans le quotidien "le Figaro" ont relève : " Dans ce document, des ingénieurs d'EDF y formulaient clairement le souhait d'appliquer des références moins sévères que l'IRSN. Car les travaux de renforcement de certaines centrales pourraient coûter jusqu'à 1,9 milliard d'euros à l'entreprise." Falsifications des données sismiques par le lobby nucléaire Sous pression, le Directeur de la sûreté nucléaire met par écrit un certain nombre des données tout simplement étonnantes, jusque là restées confinées aux relations entre EDF et l'ASN. Extraits : "Je vous rappelle que le zonage sismo-tectonique et les données sismiques retenus doivent correspondre aux meilleures connaissances du moment. Je souligne également que le choix du zonage et l'exploitation de ces données ne doivent pas se faire de façon arbitraire et sans la prise en compte d'un certain conservatisme en l'absence de données fiables." L'ASN est obligée de rappeler à EDF qu'il ne faut pas "bidouiller" les données concernant les séismes. Pire : "Lors de l'instruction qui a eu lieu entre l'IRSN et vos services, l'IRSN a remarqué que les intensités épicentrales de la plupart des séismes de référence avaient été revues à la baisse par rapport à celles qui sont proposées dans la base SISFRANCE." Effectivement, en baissant d'office l'intensité des séismes passés, EDF parvient à "démontrer" que ses centrales nucléaires sont aptes à résister. On croit rêver.