Peut-on restreindre la politique aux partis politiques? Bien évidemment non, tant nos actes sont fondamentalement politiques même si la plupart des gens n’en ont pas conscience ou ne le vive pas comme tel. Toute expression humaine, toute manifestation d’une pensée, tout acte est politique même le plus insignifiant. Se rencontrer et mettre en débat, se regrouper, effectuer des choix c’est politique. Travailler, créer, faire rien, s’isoler, consommer c’est politique. Donc autant de sphères de pratiques signifiantes qui peuvent prendre sens.
Le rôle du parti politique ou plutôt du collectif pensant n’est-il pas alors, simplement de créer les conditions et l’espace pour que la conscientisation et la pratique collective puissent se développer.
Le programme perd alors de sa fonction électoraliste et devient projet d’expression et de désirs ancré dans l’humanité de chacun-e. Projet en approfondissement constant, en adaptation et renouvellement dont l’ossature nait dans la dynamique du verbe et de la pensée mais aussi de la sensibilité humaniste alimenté par les réflexions, apports inter-générationnels et historiques, pratiques et expériences des rapports de forces. Un moteur de désir d’émancipation qui donne ou redonne à l’acte politique et à l’action leur inter-production évitant par là même la scélore dogmatique, le repli, les peurs limitantes.