Rompre avec la normatisation, se réapproprier l’espace culturel

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    • #471
      medecines douces
      Participant

      Les forces financières et idéologiques libérales soumettent les pays comme les personnes à une occupation culturelle, des esprits et de l’autonomie créatrice de chacun-e. Depuis plusieurs décennies, les arts et la culture subissent l’emprise du marché, la loi de la rentabilité, le règne de la finance et l’oukase du normatif créatif producteur de valeur marchande.
      Comme dans les autres domaines du commun et du bien public, la politique gestionniste du chiffre et la logique commerciale attaquent de front les missions de service public comme les créateurs et les personnels du secteur. Les établissements culturels sont sommés de s’y conformer et de se soumettre au principe dogmatique et intéressé du mécénat des grandes entreprises mondialisées (tel LVMH , Vivendi, Apple, Pinault, Sony, Areva-Orano-EDF… ) qui par la même occasion s’approprient et façonnent à leur main la culture. L’art est conçu alors comme un bien de consommation et de propriété à valeur ajoutée car pour ces multinationales la culture doit être rentable et spéculative, et concourir à leur image de marque. Fini alors la dynamique créative des individus et du plus grand nombre, fini ce qui fait culturellement société en devenir, terminé l’accès pour tous à la culture et à l’expression culturelle.
      L’accès à l’art et à la culture repose de fait sur l’inégalité de pratique et de confrontation, sur l’exclusion, sur le quand-a-soi et la coterie, sur la reproduction normée des codes de la classe dominante. Ainsi à peine 25 % des ouvrier·e·s vont au musée dans l’année et 75% n’y vont jamais alors que 60 % des cadres y accèdent. En parallèle la concentration dans les métropoles et grandes villes régionales et départementales des lieux de création et de diffusion conduisent à une raréfaction de la possibilité culturelle et à la prolifération des « déserts culturels » dans les banlieues et les villages.
      L’industrie culturelle informatisée conceptualise et englue dans des pratiques consuméristes de masse de simples objets de désirs formatés en « produits culturels » jetables tandis que l’élite et les couches aisé·e·s s’approprient l’art savant, historique et contemporain tout comme l’espace de la création. Déniant aux autres, au peuple, le simple droit d’existence et à faire, dans l’autonomie idéologique, culturellement société.
      C’est avec cet état de fait qu’il s’agit de rompre.

    • #529
      apitherapie
      Participant

      L’art et la culture sont indissociables pour faire civilisation, ils en sont le structurant sociétal car expression essentielle de la vie. Oublier cette racine de l’homo-erectus/homo-sapiens, ce pouvoir créateur de la manifestation de son existence, oublier ses sentiments et sa pensée exprimés par sa créativité: c’est nier ce qui fait société, humanité, civilisation.
      L’accès aux œuvres quelle qu’elle soit et quelle que soit leur lieu et mode de production est un bien commun de toute l’Humanité. Le refuser par désintérêt ou par choix sociaux et de gestion financière relève d’une pensée génocidaire, d’une idéologie suicidaire et morbide. Limiter la transmission des créations à des sphères dites « éduquées » c’est nier la créativité de 99% de la population humaine terrestre. C’est lui signifier violemment que l’expression de leur source d’émotions et de sensibilité, d’invention n’est pas de l’art. En occultant cet acte fondamental de vie et de partage il est loisible de figer la structuration sociale de la société, de favoriser la reproduction des castes et des pouvoirs.

      Inversement l’art et la culture son contributeur de dynamique pour remettre le monde à l’endroit. Non pas en tant qu’art utilitariste à fonction émancipatrice codifiée mais par la simple possibilité, la simple existence d’un espace appropriable par tous, par chacun. Un projet de rupture d’avec le modèle comptable et financier de l’existence, marchandisant tout énergie humaine créerait le dépassement des limites et des conformismes, autoriserait l’audace individuelle et collective, élargirait le champs des possibles, chacun-e pouvant alors vivre sa singularité culturelle.

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